Est-on obligé d'aider ses parents ou beaux-parents dans le besoin ?
Vérifié le 31/08/2018 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre), Ministère chargé de la justice
Les enfants ont l'obligation d'aider un parent qui n'est pas en mesure d'assurer sa subsistance. Cette obligation, dite obligation alimentaire, se traduit par une aide, en nature ou matérielle, qui varie en fonction des ressources de l'enfant et du parent.
Cette obligation concerne aussi les alliés en ligne directe. Les gendres et belles-filles doivent des aliments à leurs beaux-parents. Cette obligation prend fin en cas de divorce ou en cas de décès du conjoint.
L'enfant peut être déchargé par le juge de cette obligation si le parent a lui-même manqué gravement à ses obligations envers lui.
Sont également dispensés de fournir cette aide, les enfants qui ont été retirés de leur milieu familial :
par décision judiciaire,
et durant une période d'au moins 36 mois cumulés avant l'âge de 12 ans,
sauf décision contraire du juge. Dans ce cas, il fixe une contribution alimentaire, qui est une somme d'argent, que l'enfant devra verser à son parent.
Le parent qui réclame l'obligation alimentaire doit être dans le besoin, c'est-à-dire dans l'impossibilité de pourvoir à sa subsistance (nourriture, vêtements, logement, santé...) par ses biens personnels ou son travail.
Il doit le prouver.
L'enfant doit avoir des ressources suffisantes. Tous ses revenus sont pris en compte, y compris ceux de son épouse/époux. Il doit apporter la preuve des charges qu'il invoque s'il veut être exonéré.
Le devoir de secours entre époux prime sur l'obligation alimentaire à la charge de l'enfant.
Par exemple, si la mère est dans le besoin, ce sera d'abord à son époux de s'acquitter de la dette et seulement si ses revenus ne sont pas suffisants, les enfants seront sollicités.
Si la pension de retraite ne suffit pas pour payer la maison de retraite ou l'Ehpad, c'est la preuve que le pensionnaire est dans le besoin et ses enfants peuvent être tenus de payer la partie relative aux aliments.
À savoir
les revenus du partenaire pacsé ou du concubin ne sont pas pris en compte dans le calcul de l'obligation alimentaire.
L'obligation alimentaire peut être attribuée :
soit d'un commun accord entre le parent et le descendant,
soit, à défaut, par le juge aux affaires familiales (Jaf) du tribunal de grande instance (TGI) dont relève le parent ou l'enfant (en cas de saisine par le parent).
Le juge fixera, dans le jugement, la contribution alimentaire en tenant compte de la situation des 2 parties.
Recours d'un tiers ayant subvenu aux besoins du parent
Le tiers (personne étrangère à la famille ou organisme) ayant subvenu aux besoins du parent (à la place de l'enfant) peut se retourner contre le débiteur. Les actions les plus courantes sont :
le recours des services du département pour le recouvrement des sommes dues à l'aide sociale,
et le recours des établissements publics de santé pour le recouvrement des frais d'hospitalisation.
La procédure est la même que dans le cas général (saisine du JAF du tribunal de grande instance (TGI) dont relève le parent). Une procédure amiable doit préalablement être tentée.