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Fiche pratique

Taxation des boissons

Vérifié le 01/02/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Les boissons sont soumises à diverses taxes qui diffèrent selon qu'il s'agit de boissons alcoolisées ou non.

Les boissons alcoolisées et boissons dites premix sont soumises à des droits et taxes diverses. S'agissant des boissons alcooliques, les droits indirects (ou droits d'accise) et la cotisation de sécurité sociale, due en raison des risques que comporte l'usage immodéré de ces produits pour la santé, varient selon le type de produits. Ces produits alcooliques sont, par ailleurs, soumis à la TVA au taux de 20 %.

Le régime fiscal d'une boisson dépend de sa définition fiscale.

Sont considérées comme boissons alcooliques, au sens de la réglementation communautaire relative aux accises :

  • les boissons ayant un titre alcoométrique volumique acquis supérieur à 1,2 % vol ;
  • s'il s'agit de bières, les boissons ayant un titre alcoométrique volumique acquis à partir de 0,5 % vol.

La définition fiscale doit être distinguée de la définition donnée par le code de la santé publique selon laquelle sont considérées comme boissons alcooliques, toutes les boissons dont le titre alcoométrique volumique acquis excède 0,5 % vol.

La connaissance de la position d'une boisson dans la nomenclature combinée du tarif des douanes est nécessaire pour déterminer le régime fiscal applicable aux alcools.

Le premix est une boisson pré-mélangée à base d'un spiritueux (gin, rhum, vodka, vin, whisky, bière notamment), additionné d'un tonic, de soda (cola) ou d'un jus de fruit. Il contient de l'alcool, même s'il a le goût d'un soda. Il est soumis à une contribution dès lors que la boisson obtenue présente un titre alcoométrique acquis situé entre 1,2 % vol. et 12 % vol.

L'alcopop, également nommée ready-to-drink est une boisson alcoolisée de fantaisie, composée d'alcool éthylique d'origine agricole (issu de fermentation, de distillation ou obtenu par d'autres procédés) qui ne sont pas consommables en l'état mais qui le deviennent par l'adjonction de divers ingrédients tels qu'eau, limonade, arôme, sucre notamment. Il existe également des alcopops à base de vin, de vin de fruits et de malt de bière.

La tarification des droits d'accise et de la cotisation de sécurité sociale varie en fonction de la catégorie fiscale de la boisson alcoolique.

Les tarifs des droits sur les alcools, boissons alcooliques et boissons non alcooliques sont fixés chaque année par un arrêté ministériel.

Les droits d'accises et la cotisation sécurité sociale sont acquittés pour le compte des consommateurs ou des détaillants par les importateurs ou par les entrepositaires agréés.

Droits de consommation sur les alcools et les boissons alcooliques (tarifs 2019)

Vins tranquilles

3,82 €/hl

Boissons fermentées autres que le vin et la bière

3,82 €/hl

Vins mousseux

9,44 €/hl

Cidres, Poirés, Hydromels

1,34 €/hl

Vins de liqueur et vins doux naturels

47,67 €/hl

Autres produits intermédiaires : porto, pineau

190,68 €/hl

Bières dont le degré alcoométrique ne dépasse pas 2,8 % vol., y compris les panachés (mélange de bière et de boisson non alcoolique ayant un titre alcoométrique volumique acquis entre 0,5 % et 2,8 % vol.)

3,75 €/degré/hl

Bières avec plus de 2,8 % vol de degré alcoométrique

7,49 €/degré/hl

Petites brasseries produisant jusqu'à 200 000 hl par an

3,75 €/degré/hl

Rhums des DOM

879,72 €/hl d'alcool pur (hlap)

Autres alcools (art. 403 I 2° du CGI)

1 758,45 €/hl d'alcool pur (hlap)

Droit réduit bouilleurs

879,24 €/hl d'alcool pur (hlap)

Cotisation de Sécurité sociale (tarifs 2019)

Alcools – taux plein

564,61 €/hl d'alcool pur (hlap)

Produits intermédiaires de plus de 18 % vol - taux plein

47,67 €/hl

Produits intermédiaires de plus de 18 % vol - taux réduit à 40 %

19,08 €/hl

Bières de plus de 18 % vol – taux réduit à 40 %

3,00 €/degré/hl

Bières de plus de 18 % vol par une brasserie produisant jusqu'à 200 000 hl par an - taux réduit à 40 %

1,50 €/degré/hl

Rhums et alcools à base d'alcool du cru

0,04 € par décilitre

Premix

11 € par décilitre d'alcool pur

  À savoir

les bouteilles doivent être munies de capsules représentatives de droits (CRD), signifiant que les taxes ont été acquittées.

Les boissons alcoolisées sont soumises :

  • au taux normal de TVA de 20 % pour les boissons à emporter, à livrer (y compris en Corse) ou à consommer sur place (sauf en Corse) ;
  • au taux intermédiaire de 10 % pour les boissons alcooliques à consommer sur place en Corse : ventes dans les restaurants et débits de boissons notamment.

Les eaux de boisson sont soumises à une taxation spécifique.

Quel que soit leur conditionnement (fût, bouteille, boîte, cannette par exemple), les eaux suivantes sont soumises à la taxe :

  • eaux minérales naturelles ou artificielles ;
  • eaux de source et autres eaux de table potables ;
  • eaux de laboratoire filtrées, stérilisées ou pasteurisées ;
  • autres boissons gazéifiées ou non, ne contenant pas plus de 1,2 % vol. d'alcool.

Ne sont pas concernés les sirops, jus de fruits, jus de légumes et nectars de fruits.

Le tarif de la taxe est fixé à 0,54 € par hectolitre.

Le droit spécifique sur les eaux et boissons non alcoolisées est dû par les fabricants, les exploitants de sources, les importateurs et les personnes qui réalisent des acquisitions intracommunautaires sur toutes les quantités livrées à titre onéreux ou gratuit sur le marché intérieur, y compris la Corse et les départements d'outre-mer.

Le redevable doit déposer, avant le 25 de chaque mois, un relevé des quantités livrées sur le marché le mois précédent et le montant du droit spécifique dû, accompagné du paiement.

Les exportations en Union européenne (UE) ou hors UE sont exonérées du paiement du droit spécifique lorsqu'elles sont réalisées directement et sans intermédiaire par les fabricants, les exploitants de sources, les importateurs ou une société de distribution.

Si le montant dépasse 1 000 €, le paiement doit être fait par virement sur le compte du Trésor.

Dans le cas où le redevable possède plusieurs établissements de distribution ou de production, mais une seule personnalité juridique, il peut demander l'autorisation :

  • de domicilier le dépôt des relevés auprès du bureau dans le ressort duquel la comptabilité est tenue ;
  • de payer l'ensemble des droits concernés.

Formulaire
Relevé des eaux, boissons non alcoolisées, boissons sucrées et édulcorées, ou contenant de la caféine

Cerfa n° 11822*06

Accéder au formulaire (pdf - 104.2 KB)  

Ministère chargé des finances

  À savoir

depuis le 1er janvier 2019, les contributions sur les boissons non alcooliques sont gérées par la direction générale DGFIP (et non plus par le service des douanes).

Une commune sur le territoire de laquelle est située une source d'eau minérale exploitée commercialement peut, sur délibération du conseil municipal, percevoir une surtaxe dans la limite de 0,58 € par hectolitre vendu.

Ce tarif maximal est porté à 0,70 € par hectolitre si la commune a perçu, pour les volumes mis à la consommation en 2002, une recette inférieure à celle perçue pour ces mêmes volumes en application du mode de calcul en vigueur avant le 1er janvier 2002.

Le producteur d'eaux minérales redevable doit déposer, avant le 25 de chaque mois, un relevé des quantités livrées sur le marché le mois précédent et le montant du droit spécifique dû, accompagné du paiement.

Formulaire
Surtaxe sur les eaux minérales

Cerfa n° 11821*03

Accéder au formulaire (pdf - 212.4 KB)  

Ministère chargé des finances

Les eaux, en tant que boissons non alcoolisées, sont soumises aux taux de TVA suivants :

  • 5,5 % si elles sont servies dans des contenants permettant leur conservation (bouteilles, cannettes, briques par exemple) ;
  • 10 % si elles sont à emporter pour une consommation immédiate, servies dans des contenants ne permettant pas leur conservation (gobelets, tasses en carton ou plastique par exemple).

Des contributions sont applicables aux boissons non alcoolisées contenant des sucres ajoutés (sodas par exemple) ou des édulcorants de synthèse (de type boissons light). Elles sont à la charge des professionnels qui fabriquent, importent ou fournissent, même à titre gratuit, ces produits à leurs clients (bar, restaurant, commerce de détail par exemple).

Les contributions s'appliquent aux boissons :

  • conditionnées dans un récipient destiné à la vente au détail (bouteille, brique, fût, canette, bocal, notamment) ;
  • relevant des codes NC 2009 (jus de fruits ou de légumes) et NC 2202 (eaux minérales et gazéifiées additionnées de sucres ou d'autres édulcorants) du tarif des douanes ;
  • vendues directement , en France, au consommateur ou par l'intermédiaire d'un professionnel (restaurant, débit de boissons par exemple).

Les contributions sur les boissons sucrées et édulcorées concernent les boissons et les préparations liquides pour boissons non alcoolisées :

  • contenant des sucres ajoutés, quelle qu'en soit la quantité (jus de fruits ou de légumes, sodas, eaux aromatisées par exemple) ;
  • contenant des édulcorants de synthèse, quelle qu'en soit la quantité (de type boissons light) sans sucres ajoutés ;
  • présentant un titre alcoométrique ne dépassant pas 1,2 % vol., ou 0,5 % pour les bières dites sans alcool ou les panachés.

Lorsque le produit contient à la fois des sucres ajoutés et des édulcorants, la vente est soumise aux 2 taxes.

La contribution sur les boissons caféinées ne s'applique plus aux boissons qui contiennent plus de 220 mg de caféine pour 1 000 ml (soit 0,22 g par litre).

  À savoir

sont interdites la vente et la consommation de boissons hypercaféinées (ou energy drinks) dans les établissements scolaires (de l'enseignement élémentaire au secondaire). De plus, il est obligatoire de faire figurer sur l'étiquetage des denrées alimentaires contenant plus de 150 mg/l de caféine (à l'exception du thé ou du café), la mention suivante : teneur élevée en caféine, déconseillé aux enfants et aux femmes enceintes ou allaitantes, sur le même champ visuel que la dénomination de la boisson.

Ne sont pas concernées :

  • les boissons à base de lait (laits infantiles ou de croissance, yaourts à boire) ;
  • les soupes, potages ou bouillons ;
  • les boissons délivrées sur prescription médicale (dans le cadre d'un régime alimentaire spécifique) ;
  • Les boissons à base de soja avec un minimum de 2,9 % de protéines issues de la graine de soja ;
  • les produits de nutrition entérale pour les personnes malades ;
  • les boissons fabriquées et livrées dans des gobelets non fermés dans des distributeurs automatiques ;
  • les boissons à base de thé ou de café, si elles sont consommées dans des récipients (tasse, verre, bol, gobelet avec opercule par exemple) destinés à la consommation sur place dans un restaurant ou débit de boissons ;
  • les boissons fournies à bord par les compagnies maritimes ou aériennes (achat en franchise) ;
  • les boissons et préparations directement exportées ou expédiées par le redevable des contributions ;
  • les boissons et préparations livrées en France puis exportées par une personne non redevable (achat en franchise).

Taux pour la contribution sur les boissons contenant du sucre ajoutée au 1er janvier 2019 ( Article 1613 ter du code général des impôts)

Quantité de sucre

(en kg de sucre ajouté par hl de boisson)

Tarif applicable

(en € par hl de boisson)

Inférieure ou égale à 1

3,03

2

3,54

3

4,04

4

4,55

5

5,56

6

6,57

7

7,58

8

9,60

9

11,62

10

13,64

11

15,66

12

17,68

13

19,70

14

21,72

15

23,74

Au-delà de 15

+ 2,02 € / kg de sucre ajouté

Ex : pour un taux de sucre à 17 kg/hl, le taux 2019 est de 27,78 € /hl

A partir du 1er janvier 2019, la contribution sur les boissons édulcorées s'élève à 3,03 € par hectolitre (article 1613 quater du CGI).

Ces montants sont relevés chaque année dans une proportion égale au taux de croissance de l'indice des prix à la consommation (hors tabac) de l'avant-dernière année.

 À noter

les contributions entrent dans l'assiette de la TVA, ce qui signifie que la TVA est calculée sur le montant hors taxe intégrant le montant de la contribution.

depuis le 1er janvier 2019, les contributions sur les boissons non alcooliques sont gérées par la direction générale DGFIP (et non plus par le service des douanes).

Redevables

Les contributions sur les boissons sucrées et les boissons édulcorées sont dues par les personnes qui livrent les boissons ou préparations concernées en France, à titre onéreux ou gratuit. Ceci inclut la collectivité territoriale de Corse et les territoires d'outre-mer (territoire de la Guyane, de la Réunion, de Mayotte et de celui constitué de l'union des territoires de la Guadeloupe et de la Martinique). Ce sont :

  • des fabricants établis en France qui livrent les produits concernés sur le marché français ;
  • des personnes qui ont importé en provenance de pays tiers à l'Union européenne les boissons et préparations qu'elles livrent sur le marché français ;
  • des personnes qui ont réalisé en France des acquisitions communautaires de ces produits en provenance d'un autre État membre de l'Union européenne qu'elles livrent ensuite en France.
  • Sont également redevables les personnes qui, dans le cadre de leur activité commerciale, fournissent à titre onéreux ou gratuit à leurs clients, ces boissons ou préparations consommables en l'état et dont elles ont préalablement assemblé les différents composants, présentés dans des récipients non destinés à la vente au détail. C'est le cas des établissements de restauration.

 À noter

les territoires ultramarins sont considérés fiscalement comme territoires d'exportation au regard de la métropole et inversement. Il en est de même pour les territoires ultramarins entre eux, sous réserve des dispositions régissant le marché unique antillais.

Relevé mensuel

Le redevable doit déposer, avant le 25 de chaque mois, un relevé des quantités livrées sur le marché le mois précédent et le montant des contributions dues.

Elles doivent être payées lors du dépôt du relevé mensuel.

Si le montant dépasse 1 000 €, le paiement doit être fait par virement sur le compte du Trésor.

Dans le cas où le redevable possède plusieurs établissements de distribution ou de production, mais une seule personnalité juridique, il peut demander l'autorisation :

  • de domicilier le dépôt des relevés auprès du bureau dans le ressort duquel la comptabilité est tenue ;
  • de payer l'ensemble des droits concernés.

Formulaire
Relevé des eaux, boissons non alcoolisées, boissons sucrées et édulcorées, ou contenant de la caféine

Cerfa n° 11822*06

Accéder au formulaire (pdf - 104.2 KB)  

Ministère chargé des finances

 Attention :

au 31 décembre 2019, la télédéclaration des relevés mensuels sera obligatoire.

Achat en franchise

Les quantités vendues en franchise ne doivent pas apparaître sur le relevé.

Leurs bénéficiaires sont tenus d'adresser au fournisseur et au service des douanes une attestation d'achat en franchise (en 3 exemplaires) avant toute livraison de marchandises par le fournisseur.

Ce document doit notamment indiquer l'engagement d'acquitter la taxe dans le cas où les boissons ne recevraient pas la destination qui justifie la franchise.

Formulaire
Contribution sur les boissons non alcoolisées - Attestation d'achat en franchise

Cerfa n° 15314*02

Permet aux bénéficiaires de l'achat en franchise de déclarer au fournisseur et au service des douanes les quantités de boissons destinées à l'expédition en UE ou l'exportation hors UE.

Accéder au formulaire (pdf - 64.3 KB)  

Ministère chargé des finances

Les boissons non alcoolisées sont soumises aux taux de TVA suivants :

  • 5,5 % si elles sont servies dans des contenants permettant leur conservation (bouteilles, cannettes, briques, par exemple) ;
  • 10 % si elles sont à emporter pour une consommation immédiate, servies dans des contenants ne permettant pas leur conservation (gobelets, tasses en carton ou plastique).

Pour en savoir plus