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Question-réponse

Comment est compté le temps de travail d'un chauffeur routier ?

Vérifié le 31/01/2019 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Les transports routiers de personnes et de marchandises font partie des activités les plus réglementées en matière de durée du travail. La matière comprend de nombreux aspects : travail effectif, amplitude, astreintes, équivalences, dérogations, décompte, notamment.

Pour un conducteur de transport routier de personnes, la durée légale hebdomadaire du travail est de 35 heures.

Les durées maximales prévues par la loi sont applicables :

  • durée journalière maximale : 10 heures par jour. Toutefois, après avis des représentants du personnel, cette durée peut être portée à 12 heures une fois par semaine. Elle peut être portée à 12 heures une seconde fois par semaine, dans la limite de 6 fois par période de 12 semaines, à condition que la durée hebdomadaire du travail ait été répartie sur 5 jours au moins ;
  • durée hebdomadaire maximale : 48 heures par semaine, avec une possibilité de dérogation pour travaux urgents dont l'exécution immédiate est nécessaire pour prévenir des accidents imminents, organiser des mesures de sauvetage ou réparer des accidents qui mettent en péril la marche de celle-ci : dans ces hypothèses, une prolongation est limitée :

- à 8 heures par semaine pour les mesures de sécurité, sauvegarde ou réparations en cas d'accidents survenus aux installations ou bâtiments ;

- à 6 heures par semaine pour le dépannage des véhicules, sans que la durée journalière de travail puisse excéder 14 heures.

  • durée hebdomadaire moyenne maximale : 44 heures.

La durée du travail se calcule en principe par semaine civile.

Elle peut être calculée sur 2 semaines consécutives (par quatorzaine) uniquement pour le personnel roulant, et si les 2 conditions suivantes sont remplies :

  • au moins 3 jours de repos hebdomadaire au cours de la période ;
  • respect de la durée maximale hebdomadaire (48 h) pour chaque semaine.

Dans ce cas, la durée hebdomadaire du travail est le résultat de la division par 2 des heures accomplies pendant les 2 semaines.

Les coupures sont des périodes qui ne sont pas du travail effectif, contrairement au temps de conduite, de travail ou d'attente.

La coupure n'est pas indemnisée si elle se situe au lieu de prise du service ou au domicile du salarié.

Si la coupure est effectuée dans un local aménagé dédié aux conducteurs, elle est indemnisée à hauteur de 25 % de sa durée.

Si elle est effectuée dans tout autre lieu extérieur et pour les journées intégralement travaillées dans les activités occasionnelles et touristiques, elle est indemnisée à hauteur de 50 % de sa durée.

Pour le personnel roulant, l'amplitude normale de la journée de travail ne doit pas dépasser 12 heures mais peut être portée à 14 heures après autorisation de l'inspecteur du travail et avis des représentants du personnel s'ils existent.

Pour les conducteurs en service régulier, elle ne doit pas dépasser 13 heures mais peut être portée à 14 heures après autorisation de l'inspecteur du travail.

Pour les conducteurs en service occasionnel, elle ne doit pas dépasser 14 heures.

La durée maximale journalière est de 10 heures, pouvant atteindre 12 heures une fois par semaine et 12 heures une seconde fois par semaine dans la limite de 6 fois par période de 12 semaines à condition que la durée hebdomadaire du travail ait été répartie sur 5 jours au moins.

En fonction de la catégorie à laquelle appartient le conducteur, des heures d'équivalence sont comprises dans le temps de travail effectif :

  • conducteur longue distance (LD) : 8 heures d'équivalence, la durée normale du travail est de 43 heures par semaine ;
  • conducteur courte distance (CD) : 4 heures d'équivalence, la durée normale du travail est de 39 heures par semaine ;
  • les conducteurs de messagerie ne sont pas concernés par les heures d'équivalence.

Le tableau ci-dessous détaille les durées normales et maximales de travail par catégorie, dans la limite de 48 heures par semaine, de 624 heures par trimestre ou de 830 heures par quadrimestre (au sens de la définition du temps de travail de la réglementation européenne) :

Durée du travail du chauffeur routier transportant des marchandises

Conducteur LD

Conducteur CT

Messagerie et transport de fonds

Durée équivalente à la durée légale du travail

43 h/semaine,

186 h/mois et

559 h/trimestre

39 h/semaine,

169 h/mois et

507 h/trimestre

35 h/semaine,

* 152 h/mois (voir "à noter" ci-dessous)

455 h/trimestre

Durée maximale du travail journalier

12 h

12 h

12 h

Transport avec véhicule de + de 3,5 tonnes

Durée de service

hebdomadaire

56 h/semaine isolée

52 h/semaine isolée

48 h/semaine isolée

Durée de service

hebdomadaire maximale sur 3 ou 4 mois / trimestre

53 h, 689 h/ trimestre ou

918 h/quadrimestre

50 h, 650 h/trimestre,

866 h/quadrimestre

44 h, 572 h/trimestre,

762 h/quadrimestre

Autres transports

Durée de service

hebdomadaire

56 h/semaine isolée

52 h/semaine isolée

48 h/semaine isolée

Durée de service

hebdomadaire maximale sur 3 ou 4 mois / trimestre

48 h, 624 h/trimestre ou 830 h/quadrimestre

44 h, 572 h/trimestre,

762 h/quadrimestre

  À savoir

Le calcul de la durée du travail pour les personnels roulants, dont les conducteurs de messagerie, est hebdomadaire. L'employeur peut néanmoins le calculer sur une durée allant jusqu'à trois mois.

La durée de 152 heures de travail mensuel est une durée indicative. En l'absence d'un régime d'aménagement du temps de travail mis en place au sein de l'entreprise, le décompte des heures supplémentaires et leur rémunération restent hebdomadaires.

L'entreprise doit :

  • Procéder au décompte des heures de temps de service (conduite, travail et attente) effectuées au cours du mois par le conducteur ;
  • Comparer le total des heures de temps de service au nombre d'heures obtenues en prenant le cumul des amplitudes sur le mois multiplié par 75 %, sachant que cette opération ne peut avoir pour effet de diminuer de plus de 63 heures le nombre total d'heures d'amplitude ;
  • Rémunérer la durée des temps de service ;
  • Effectuer, si nécessaire, un complément de rémunération si la garantie minimale calculée sur l'amplitude donne un résultat supérieur à celui des heures de temps de service.